Pourquoi?
Madagascar est une île encore relativement protégée du SIDA, puisque moins de 1% de la population nationale est aujourd'hui atteinte. Ce chiffre, faible au regard des taux de près de 25% en Afrique, reste inquiétant car il augmente de façon exponentielle depuis quelques années. Le peu de tests de dépistages réalisés laisse également supposer que l'épidémie est sous évaluée.
Pour éviter une généralisation de l'épidémie, nous avons décidé de nous inscrire dans une politique nationale de prévention et d'incitation au dépistage en agissant auprès d'une population de plus en plus exposée, notamment à cause du tourisme sexuel.
Avec qui?
Nos principaux partenaires en France:
- le CRIPS, Centre Régional d'Information et Prévention SIDA, nous a fourni des documents et du matériel de prévention, ainsi que de précieux contacts sur place. En partenariat avec le ministère des affaires étrangères, il nous a également proposé un stage intitulé: "se former à l'animation de réunion de prévention SIDA"
- MACSF, assurance de médecins et professionnels de santé, nous a offert 800 préservatifs à distribuer à la population locale
- l'INPES, Institut National de Prévention et Education en Santé, nous a proposé d'autres documents utiles à distribuer sur place
A Madagascar:
- le CNLS, Centre National de Lutte contre le SIDA, localisé à Tananarive, nous a donné des affiches de prévention et des dépliants informatifs en malgache, ainsi que des préservatifs
- le club anti-SIDA d'Ampangorina, composé de jeunes collégiens de l'île de Nosy Komba, a été notre partenaire durant toute notre action sur place. Il nous a proposé des moyens de prévention interactifs, a participé à l'éboration et la réalisation des réunions publiques en malgache, et a facilité nos contacts avec la population locale.
Comment?
Après avoir réuni la population du village concernée (adolescents et adultes) devant l'école du village grâce à l'aide du chef spirituel du village (Fokontany) ou celle de l'instituteur, la réunion publique peut commencer.
Son contenu peut se résumer en quelques points:
- Introduction et présentation de la maladie
- Transmission de la maladie: modes et évolutivité
- Moyens de protection contre le VIH: conduites à risques
- Importance du dépistage
- Le préservatif: clef de la protection SIDA/MST
Concrètement, chaque point est introduit par un membre du projet HYPSEE en français, utilisant un terme-clef en malgache. Puis une explication plus poussée est faite en malgache par un membre du club SIDA, reprenant le message préparé par le projet HYPSEE et le club SIDA.
Le public est ensuite invité à poser ses questions, de façon ouverte ou après la réunion en tête-à-tête.
Deux chansons et des mises en scènes viennent ponctuer le discours théorique et le rendre plus ludique.
Bilan
Nous avons donc organisé 6 réunions de prévention SIDA, à raison d'une dans chacun des principaux villages de l'île (le critère était la présence d'une école). Chaque membre d'HYPSEE a activement participé à 3 réunions au moins et est intervenu dans le message de prévention.
Bien que la très faible prévalence de l'infection sur l'île rende la population moins sensible au problème du VIH, et que les personnes les plus exposées, c'est-à-dire les adolescents en période d'activité sexuelle majeure, n'étaient pas tous présents du fait des vacances scolaires, notre action semble avoir eu un impact positif.
En effet, elle a réussi à toucher des personnes n'ayant encore jamais entendu parler du VIH SIDA, principalement dans les petits villages isolés, ce qui est très positif. Elle a suscité des questions et des réactions, ce qui conforte notre impression d'avoir ouvert un débat sur l'île.
De plus la collaboration avec de jeunes malgaches, innovants et enthousiastes, nous a permis d'être à la fois mieux compris et mieux écoutés par les habitants de l'île. Nous avons senti grandir la motivation de ce club, lançant, nous l'espérons, une dynamique de long terme soutenue par le CNLS. Nous avons également remodelé leur message, le rendant plus percutant et donc plus efficace.
Concrètement, notre action a permis de distribuer une certaine quantité de préservatifs, certes insuffisante pour la consommation de l'île, mais constituant une incitation à son utilisation et tendant à le banaliser. Elle a également contribué à la diffusion des connaissances sur le VIH SIDA au niveau de la population générale, mais aussi par l'intermédiaire du club SIDA, relais des différentes vidéos et autres documents proposés par les ONG internationales
