Bien que manquant de personnel (sages-femmes, infirmières), le système de santé de Nosy Komba fonctionne relativement bien grâce à l’aide de l’état malgache et des ONG, notamment la Croix Rouge Malgache.
Les consultations médicales de Nosy Komba relèvent surtout de pathologies liées au manque d’hygiène et aux conditions de vie (diarrhée, dermatoses, infections respiratoires, MST, cataracte, …).
Des séances de préventions de ces maladies sont organisées par le médecin mais demeurent trop rares. C’est pourquoi nous avons estimés qu’il était important de:
- Faire changer les habitudes relatives à l’hygiène,
- Mettre en place une aide en matériel et produits d’hygiène (savons, brosses à dents, dentifrices) dans le cadre familial mais aussi scolaire.
- Entreprendre des constructions de structures pour diminuer la propagation des maladies (poubelles incinératrices, enclos pour les animaux, fontaines individuelles).
AVEC QUI ?
En France :
Afin d’élaborer les informations essentielles à exposer en matière d’hygiène de base nous avons recherché des réponses auprès des différentes antennes de la Croix Rouge (La croix rouge française et malgache).
Le Dr M.H. Rosset nous a permis de faire l’acquisition de deux documents qui nous ont été essentiels: « Savoir pour sauver en français » de l’UNICEF et « Recueil d'éducation à la santé » fait par une équipe sous la direction du Dr Jean Van ELSLANDEUFSBD et Colgate, nous ont beaucoup aidés par leur soutien matériel en dentifrice, matériel pédagogique et des dépliants pour les enfants (en français).
A Madagascar :
La Croix Rouge Malgache a constitué un contact essentiel sur place nous permettant d’adapter notre action :
- A Antananarivo en premier lieu, nous avons rencontré son Président. Celui-ci s’est montré intéressé par HYPSEE et nous a demandé un compte rendu.
- A Nosy Bé en second lieu, nous avons rencontré le Dr Saïd Borohany, Président du district de Nosy Bé. Très impliqué dans l’amélioration des conditions de vie à Nosy Bé, nous envisageons une collaboration plus poussé avec lui à l’avenir.
UNICEF de Antananarive qui nous a offert plusieurs exemplaires du livret « Savoir pour sauver » en malgache : « FAHALALANA MAHAVONJY »Mme Denise, institutrice, et Stephano, humanitaire italien indépendant ont été les premiers à nous aider concrètement dans notre action : leurs conseils et leurs informations ont été décisifs (avec la visite du dispensaire de Nosy Komba) quant au contenu de notre action de prévention.
Le Dr Turibio a permis de confirmer l’importance et la nécessité des réunions de prévention d’hygiène. Nous avons pu entrevoir de nouvelles perspectives d’action pour l’année prochaine.
Et enfin, Jean-Claude, Frère Parfait, Sylvain et Mme Félicity ont été nos traducteurs à Nosy Komba.
QUOI ? Le message
Contenu se résume en 6 points :
1.Lavage des mains et démonstration : « MANASA TANANA »
2.Lavage du visage et démonstration
3.Hygiène alimentaire
4.Les selles et la diarrhée « MIVALANA »
5.Les déchets
6.Le brossage des dents, distribution et démonstration
Chaque point est expliqué en français et traduit tout de suite par un malgache (Frère Parfait, Sylvain ou Madame Félicity)Nous insistons sur les raisons de la prévention :
NE PAS TOMBER MALADE, PROTEGER SES ENFANTS DE LA MALADIE (ne pas devenir aveugle, ne pas avoir la diarrhée, réhydrater son enfant, …)
Nous avons fait des dons de dentifrices aux institutrices pour promouvoir le brossage des dents à l’école le matin, ainsi que des posters et du livret « Savoir pour sauver ».
BILAN DE L’ACTION HYGIENE 2007
Notre action de prévention peut se scinder en trois phases distinctes :
- Entretiens avec Mme Denise, institutrice de l’école primaire d’Anpangorina, Stephano, humanitaire indépendant et quasi-permanent à Antitorona, et le Dr Turibio, seul médecin de Nosy Komba.
Il nous est très vite apparu que la plupart de des informations recueillies avant notre voyage n’étaient pas tout-à-fait adaptées à l’île de Nosy Komba, qui bénéficie d’un environnement plus favorable et protégé que l’île de Madagascar. Cela nous a donc contraints à élaborer et adapter les contenus des réunions de prévention sur place.
Approuvé par le Dr Turibio, le contenu de nos réunions nous a relativement satisfaits. Par contre, nous estimons qu’il faudrait, pour les fois prochaines, apporter un soin tout particulier à la pédagogie de ces réunions qui devront être plus incisives envers les mères et plus ludiques envers les enfants.
- Réunions publiques avec les autochtones de chaque villa
ge.
Les réunions de prévention ont été couplées avec notre « Action Education ». Nous avons réussi à gagner la présence et l’attention de la population, en effectuant tout d’abord l’exposé sur l’hygiène avant de réaliser la distribution de matériel scolaire, très attendue de tous.
- Echanges avec les institutrices, qui seront chargées de la prévention tout au long de l’année.
Pour tenter de prolonger notre action sur l’année scolaire, nous avons offert des tubes de pâte dentifrice et des livres « Savoir pour Sauver » à chaque instituteur.
D’autre part, des cours d’hygiène étant déjà dispensés régulièrement par certains enseignants (Mme Denise, …), nous avons demandé à ce que cette action se généralise dans toutes les classes pour avoir un impact plus important sur les mentalités et sur l’ensemble des enfants de Nosy Komba.
La population cible est évidemment les enfants du primaire, car les bonnes habitudes en matière d’hygiène s’acquièrent, pour quelles soient durables, dès le plus jeune âge.
Le bilan général de l’« Action Hygiène » nous semble plutôt bon, d’autant que nous avons ressenti un fort engagement de la part des autorités malgaches toujours prêtes à nous aider, heureuses de notre présence et conscientes de la nécessité d’une prévention en matière d’hygiène sur l’île de Nosy Komba.
PERSPECTIVES D’AVENIR
Nous savons qu’il est très difficile de faire changer les mentalités et les habitudes et par conséquent, notre action s’inscrit dans la réalisation d’un travail de longue haleine sur la durée et sur la répétition des interventions.
La poursuite de l’aide matérielle semble grandement nécessaire.
Nous envisageons d’entreprendre la construction de poubelles incinératrices, d’enclos pour les animaux de basse-cour, et d’un maximum de fontaines dans tous les villages.
Avec le Dr Turibio nous avons évoqué le besoin de compléments calciques et éventuellement la mise en place d’un dépistage du diabète. Il serait souhaitable de recruter du personnel soignant pour assister le médecin de l’île, notamment lors des accouchements.
En outre, nous pensons qu’éducation et hygiène vont de paire, c’est pourquoi nous travaillons parallèlement au développement de la scolarisation sur l’île.